Au patrimoine des moulins, on pourrait ajouter celui également très riche des lavoirs et des fours à chaux, éléments caractéristiques de notre piémont, car servis pour les uns par les multiples sources et ruisseaux, pour les autres par les carrières locales de pierre calcaire.

Chaque ferme, à peu de chose près, possédait son lavoir parfois éloigné d'une centaine de mètres de l'habitation; les quartiers agglomérés étaient quant à eux pourvus d'un, voire deux lavoirs.

 

 

 

 

Les fours à chaux pouvaient être implantés sur la propriété, mais le plus souvent en bordure d'une voie communale ou rurale, permettant ainsi à plusieurs exploitants d'amender leurs terres sans trop de déplacements.

Le promeneur, à Asson, n'aura aucun mal à repérer quelques exemplaires de ces constructions.

 


Rédaction : association histoire et archéologie
© photographies stockli

On peut toujours voir dans notre paysage des bâtiments à vocation industrielle qui, autrefois, permirent à de nombreuses familles assonnaises de vivre d'activités aujourd'hui disparues.

Contrairement aux apparences que peut donner un village rural comme le nôtre, les manufactures furent relativement nombreuses et florissantes. C'est ce que montre un début d'étude mené par l'association Histoire et Archéologie et paru dans l'ouvrage: “Asson dans la Grande Guerre“.

Dans un premier temps, nous nous contenterons de reprendre les éléments des recensements de 1911 et 1921.
Certes, les 231 ouvriers et 52 tisserands dénombrés en 1911, sont minoritaires en comparaison des 660 cultivateurs exploitants et 137 domestiques.

Ils nous permettent cependant de mesurer l'importance de l'industrie locale axée sur le travail du bois et du textile.

On a ainsi pu compter à Asson deux usines textiles et trois fabriques de chapelets.

Les tissages mécaniques Cazabieille, au quartier Labat, employaient à l'époque 33 tisseuses, 2 scieurs de long et 1 gareur.

Les tissages mécaniques Nelli (près de Nay) comptaient une main d'œuvre composée de 17 tisseuses, 2 mécaniciens 1 ouvrier, 1 blanchisseur.

On peut ajouter à ces emplois directs de nombreux travailleurs à domicile qui utilisaient leur propre matériel et livraient leur production à ces usines.

II y eut aussi cette activité très locale qu'était la production de chapelets; activité due certainement à la proximité de Lourdes, mais aussi à la présence dans nos montagnes du buis, ce bois dur qui convenait parfaitement à la confection des grains.

Trois unités allaient ainsi se partager la transformation du précieux bois en objets de culte, voire parfois en boutons.

L'usine Labarbère, au quartier Labat, fut apparemment la plus importante avec 17 chapeletières, 1 enfileuse, 1 mécanicien et 1 ouvrier.

L'unité de Guichou-Milhet était située au quartier de Batbaches, tout près de l'Ouzom; elle employait 8 chapeletières et 7 mécaniciens.

Enfin, la maison Prat, un peu plus en amont sur la route d'Arthez d'Asson, employait à la même époque 8 chapeletières et 2 ouvriers.

Ce patrimoine reflète bien l'évolution des conditions économiques au cours du 20ème siècle et le passage d'une économie locale à une économie d'échelle mondiale.


Rédaction : association histoire et archéologie
© photographies stockli

1919 - La Grande Guerre est finie. A Asson, le Conseil Municipal décide d'ériger un monument en hommage à ses 85 enfants tombés au champ d'honneur; un comité est chargé du projet et de l'ouverture d'une souscription.

Le Vicomte Gaston de Luppé propose de faire donation à la commune d'un terrain situé en contrebas de l'église.

La proposition est acceptée; l'entreprise pouvant mener à bonne fin le projet, est trouvée : il s'agit d'une entreprise d'Arudy dont le devis est de 30.000 francs.

Afin d'augmenter le montant de la souscription, on a fait appel à la générosité d'Assonnais établis à San Francisco et en Argentine.

Le monument aux morts 

Très attachés à leur village, ces expatriés se mobilisent et on atteint la somme de 52.681 francs, dont 30.000 de subventions de la commune, pour couvrir les dépenses qui s'élèveront à 51.539 francs. Les blocs de marbre du pays sont acheminés par chemin de fer jusqu'à Coarraze, puis par la route sur des chars convoyés par des charretiers volontaire.

Courant 1923, la pose du monument est effectuée, et en juillet 1924, la statue en bronze, œuvre et don du Vicomte Gaston de Luppé, est mise en place.

A signaler que la ville d'Arles a la même statue sur son Monument aux Morts.
Le sculpteur possédant une propriété en Arles, l'a voulu ainsi et a fondu deux statues identiques.

La commune d'Asson peut être fière des proportions grandioses de son monument, érigé uniquement grâce à la générosité des Assonnais, sans avoir recours à une subvention de l'Etat.


Rédaction : association histoire et archéologie
© photographies stockli

Le promeneur qui longe la rive droite de l'Ouzom entre le Pont Latapie et le pont d'Asson, emprunte, peut-être sans le savoir, le tracé sur lequel circulait autrefois un train à vapeur.

C'était le train de Baburet, ultime et plus récent maillon d'une très importante activité générée par le minerai de fer extrait des mines du même nom et situées à Ferrières dans la haute vallée de l'Ouzom.

A Asson, le patrimoine lié à Baburet est réduit à sa plus simple expression: à peine quelques centaines de mètres encore visibles de l'assise de la voie ferrée.

Nous nous contenterons donc de dire que la mine de Baburet fut probablement connue et exploitée dès l'Antiquité, que l'activité en découlant permit la création de plusieurs unités de traitement du minerai et que les très nombreux ouvriers qui y travaillèrent sont à l'origine des anciens quartiers des Artès, aujourd'hui Arthez d'Asson.

La mine de fer de Baburet fut fermée en 1962 et les installations démantelées.

Pour plus de renseignements et de précisions, il est conseillé de se reporter à la brochure “Fer et Ferraries en Béarn“ réalisée en 1995 par l'association Fer et Savoir Faire.

www.feretsavoirfaire.org


Rédaction : association histoire et archéologie
© Photographie R. AUDINET, Collection J. WILLIGENS

Fleuron du tourisme régional, les Grottes dites de Bétharram pour cause de résonnance touristique, sont sises les territoires d'Asson pour leur plus grande partie, et de Saint Pé de Bigorre.

L'histoire prête la découverte de la grotte au sergent Caoulès, grognard de Napoléon, un dimanche d'octobre 1819. Depuis, beaucoup d'eau a ruisselé dans les galeries et alimenté la célèbre rivière souterraine.

Le 6 août 1837, la Municipalité d'Asson prend conscience qu'elle possède une curiosité souterraine. Le Maire de l'époque, Monsieur Peyroutet s'adresse ainsi à son Conseil: Messieurs, on vient de faire la découverte sur le territoire de notre commune, quartier Cot de Bellocq, dans le flanc de la montagne, d'une grotte extrêmement intéressante par la variété des objets qu'elle renferme et qui font l'admiration des personnes qui s'y rendent en foule de toutes parts pour la visiter. S'ensuit la première délibération relative à la ferme de la grotte, au cours de laquelle est fixé le cadre de la future adjudication.

Le premier contrat d'affermage est accordé le 7 novembre 1844 à Sylvain Chigué, Lestellois, pour une durée de 5 ans et une location annuelle de 30 francs.

Le 2 novembre 1884, Baptiste Loustau, fermier de la grotte, demande une réduction sur le prix de la ferme. Il invoque l'épidémie de choléra qui a sévi dans le midi de la France, provoquant l'arrêt des trains de pèlerinage à destination de Lourdes et Bétharram, et donc le manque de visiteurs pour la grotte. Cet épisode montre bien que la fréquentation du site a toujours été liée à celle de la Cité Mariale. Mais le véritable essor touristique démarre le 25 juin 1901 quand les maires d'Asson et Arthez d'Asson accordent à Léon Ross une adjudication sous forme d'un bail de 18 ans.

Depuis, on sait ce que sont devenues les Grottes de Bétharram sous l'impulsion de la famille Ross.


Rédaction : association histoire et archéologie

 

La presse ancienne en parle...

Mémorial des Pyrénées du 29 juillet 1837

Mémorial des Pyrénées du 24 août 1837

La Constitution, journal des Pyrénées du 9 janvier 1850

Vallées du Soulor, d’Azun et d’Ossau

Les éleveurs transhumants ont cheminé à travers les plaines et les montagnes et leur passage a toujours facilité les échanges culturels et marchands.

Ils ont contribué également au dessin de nos routes actuelles. (camins saliers, voies romaines, chemins de St Jacques,…)

Au XXIéme siècle, nous devons tous prendre conscience du rôle primordial des transhumances et du pastoralisme en haute et moyenne montagne, d’un point de vue environnemental (gestion des biotopes).

Les éleveurs de vaches, de brebis, ou de chevaux Assonais conduisent leurs bêtes de juin à septembre en haute montagne (estive), principalement pour soulager leurs exploitations relativement restreintes en herbage.

Transhumances, foins, regains, moissons, récoltes, vendanges… sont des périodes d’activités agricoles intensives qui s’accompagnent souvent de fêtes ou d’événements.

Même si on utilise aujourd’hui des bétaillères, beaucoup d’éleveurs transitent encore de nos jours avec leur bétail, à pieds, sans moyen mécanique, sur les chemins et routes des vallées du Soulor, d’Azun et d’Ossau.

 

C’est une occasion d’honorer cette tradition ancestrale en famille et entre amis, de perpétuer cet événement… de le fêter.

Loin des clichés et du folklore, les transhumances et le pastoralisme sont aujourd’hui des activités modernes et pluridisciplinaires, dans un environnement difficile.

C’est un enjeu économique (filières viande et lait) à forte implication sociale et culturelle, le reflet d’un patrimoine multiforme :

  • Historique : 5000 ans d’histoire !
  • Matériel : tertres, cabanes, costumes, outils, sonnailles, colliers,
  • Immatériel :savoir-faire, fêtes, musiques, chants, littératures,
  • Naturel : la faune, la flore, les paysages…

Les transhumances ne sont pas qu’une partie de plaisir, il s’agit tout de même de conduire un troupeau en haute montagne.

Pour un éleveur, il s’agit de minimiser les pertes, les parcours sont longs (jusqu’à plus de 80 km), d’éviter les crises cardiaques, les sentiers trop périlleux….

Il règne dans les transhumances, tension et plénitude, la marche du troupeau, sous le tempo des sonnailles, vous donne le pas.

De toute façon la « meneuse » (la sage et/ou dominante du troupeau), véritable guide de montagne, dés le départ conduira toute l’équipe à destination.

Respectons et protégeons nos éco-systemes, valorisons ce patrimoine. !

Voir le reportage 2004


© photographies stockli

 Voici quelques cartes postales d'Asson d'autrefois. Vous pourrez comparer avant/après en cliquant sur les vignettes. Veuillez patienter pendant le chargement des images...