On peut toujours voir dans notre paysage des bâtiments à vocation industrielle qui, autrefois, permirent à de nombreuses familles assonnaises de vivre d'activités aujourd'hui disparues.

Contrairement aux apparences que peut donner un village rural comme le nôtre, les manufactures furent relativement nombreuses et florissantes. C'est ce que montre un début d'étude mené par l'association Histoire et Archéologie et paru dans l'ouvrage: “Asson dans la Grande Guerre“.

Dans un premier temps, nous nous contenterons de reprendre les éléments des recensements de 1911 et 1921.
Certes, les 231 ouvriers et 52 tisserands dénombrés en 1911, sont minoritaires en comparaison des 660 cultivateurs exploitants et 137 domestiques.

Ils nous permettent cependant de mesurer l'importance de l'industrie locale axée sur le travail du bois et du textile.

On a ainsi pu compter à Asson deux usines textiles et trois fabriques de chapelets.

Les tissages mécaniques Cazabieille, au quartier Labat, employaient à l'époque 33 tisseuses, 2 scieurs de long et 1 gareur.

Les tissages mécaniques Nelli (près de Nay) comptaient une main d'œuvre composée de 17 tisseuses, 2 mécaniciens 1 ouvrier, 1 blanchisseur.

On peut ajouter à ces emplois directs de nombreux travailleurs à domicile qui utilisaient leur propre matériel et livraient leur production à ces usines.

II y eut aussi cette activité très locale qu'était la production de chapelets; activité due certainement à la proximité de Lourdes, mais aussi à la présence dans nos montagnes du buis, ce bois dur qui convenait parfaitement à la confection des grains.

Trois unités allaient ainsi se partager la transformation du précieux bois en objets de culte, voire parfois en boutons.

L'usine Labarbère, au quartier Labat, fut apparemment la plus importante avec 17 chapeletières, 1 enfileuse, 1 mécanicien et 1 ouvrier.

L'unité de Guichou-Milhet était située au quartier de Batbaches, tout près de l'Ouzom; elle employait 8 chapeletières et 7 mécaniciens.

Enfin, la maison Prat, un peu plus en amont sur la route d'Arthez d'Asson, employait à la même époque 8 chapeletières et 2 ouvriers.

Ce patrimoine reflète bien l'évolution des conditions économiques au cours du 20ème siècle et le passage d'une économie locale à une économie d'échelle mondiale.


Rédaction : association histoire et archéologie
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