Chaque année, où qu’ils soient dans le monde libre, les Tibétains et leurs amis commémorent le 10 Mars pour se souvenir et pour poursuivre de façon non-violente leur lutte pour que renaisse un Tibet libre.

Hisser le drapeau tibétain est un geste concret et visible de solidarité envers le peuple tibétain pour le respect de leur identité et de leurs droits fondamentaux.

Pour venir en aide à un peuple privé de liberté, une des actions majeures de 2020 consistera à hisser le drapeau tibétain sur le plus grand nombre de mairies en France et en Europe, du 10 au 13 Mars 2020, ce qui sera fait devant la Mairie d'Asson.

Pou en savoir plus de ce que représente le 10 mars 1959...

C’est au cours des années 1949/50 que les troupes chinoises envahirent le territoire tibétain. Le Tibet lança un appel à la communauté internationale qui resta sans réponse. Seule face à la Chine, une petite délégation tibétaine fut contrainte de signer, en 1951, à Pékin, l’infâme “ Accord en 17 Points ” dans lequel le Tibet faisait abandon de sa souveraineté. Un accord inique, qui sera dénoncé plus tard par le XIVème Dalaï-lama. Il s’ensuivit, pour le Tibet bouddhiste et la Chine communiste, une période de neuf années de coexistence difficile.

Les Tibétains du nord-est et de l’est du Tibet, qui assistèrent les premiers à l’intrusion de l’Armée populaire de libération, fuirent devant la répression chinoise croissante et durent gagner les zones rurales. C’est là qu’une résistance armée s’organisa, laquelle se propagea bientôt dans tout le Tibet., les provinces de l’Amdo et du Kham furent la scène d’un cycle résistance-répression tristement célèbres dans la mémoire des tibétains. Il contraignit des milliers de Tibétains à fuir vers le Tibet central et vers Lhassa, relativement plus sûrs. Mais le ressentiment de ces populations, engendré par l’arrogance avec laquelle la Chine traitait le gouvernement tibétain, s’abreuvait encore des récits de destruction des monastères et de massacres de lamas et de moines que rapportaient les réfugiés venus du Tibet oriental. Bientôt, le mécontentement qui couvait se traduisit par une défiance ouverte à l’égard de la Chine communiste.

Le 10 mars 1959, ce sont des dizaines de milliers d’hommes et de femmes qui descendent dans les rues de Lhassa pour réclamer l’indépendance du Tibet. Ce mouvement de protestation, porté par une population déjà exaspérée, fut réprimé dans un bain de sang. Selon une estimation chinoise, près de 87 000 tibétains furent massacrés dans le seul Tibet central. Il fallut un peu plus de trois jours à l’Armée Populaire de Libération pour venir à bout du soulèvement, mais elle ne réussit pas à étouffer le mouvement de résistance qui se répandait dans tout le Tibet.

Le soulèvement du 10 mars et sa répression sans restrictions eurent pour conséquence la fuite vers l’Inde du Dalaï-lama, des membres de son gouvernement et d’environ 80 000 tibétains. Le gouvernement tibétain en exil, depuis son siège de Dharamsala, petite ville située au nord de l’Inde dans les contreforts de l’Himalaya, a développé, sous la conduite du Dalaï-lama, une résistance non violente à l’occupation chinoise, résistance qui a donné naissance à un Mouvement pour la liberté du peuple tibétain étendu aujourd’hui à l’échelle mondiale.

Le soulèvement du 10 mars 1959 à Lhassa, fut un événement charnière dans l’histoire de la résistance des femmes tibétaines. En effet, le 12 mars 1959, les femmes tibétaines organisèrent une manifestation nationale contre l’invasion chinoise à Lhassa,  rejoignant les hommes dans leur résistance active.  La répression fut tout aussi massive envers les femmes, et marqua le début d’une répression totale. Plusieurs milliers de celles-ci furent arrêtées et plus particulièrement, les dirigeantes de cette manifestation – Kundeling Kunsang, Galing Shar Choe-la, Pekong Penpa Dolma, Tawu Tsang Dolkar, Demo Chime, Tsong Khang Meme, Kukar Shar Kelsang, Rizur Yangchen, furent publiquement exécutées par la suite.  Sans oublier le sort réservé aux centaines de femmes tibétaines qui dès 1955, se sont engagées dans la résistance armée contre l’invasion chinoise au Tibet oriental comme le démontrent les témoignages de Ama Adhe et Ani Pachen.

Aussi chaque année, où qu’ils soient, les Tibétains commémorent le 10 mars, pour qu’eux-mêmes se souviennent et pour rappeler au monde que ceux qui sont morts pour la cause de la liberté ne sont pas morts en vain, que leur mort est un sacrifice juste et noble, consenti pour que puisse renaître un Tibet libre.

Depuis 1996, plusieurs communes en France et en Europe, ont décidé de hisser le drapeau du Tibet autour du 10 mars pour manifester leur solidarité envers le peuple tibétain et ainsi soutenir la lutte non-violente de Sa Sainteté le Dalaï Lama dans sa recherche de solution négociée avec la Chine pour résoudre durablement le problème du Tibet. 

C'est ainsi qu'en France, près de 500 communes arborent une fois par an le drapeau du Tibet et plus de 300 communes ont décidé de le hisser de façon permanente. Ces actions ont pris de l'ampleur et depuis, sont suivies dans de nombreux pays européens.

Pour la première fois, le 10 mars 2006, la Ville de Paris et le Conseil régional d’Ile-de-France, ont décidé de hisser le drapeau du Tibet dans le cadre d’une cérémonie officielle afin de montrer leur solidarité au peuple tibétain.

Depuis 1991, plus de 200 communes dans l'hexagone ont également décidé de parrainer un ou plusieurs prisonniers d'opinion tibétains détenus par les autorités chinoises.

SYMBOLISME DU DRAPEAU  NATIONAL DU TIBET

 Comme pour bien des pays du monde, le drapeau tibétain est intimement lié à l'histoire du Tibet.  Au 7e siècle vivait le roi  Songtsen Gampo.  L'immense territoire du pays était alors divisé en plusieurs régions : Go, Kyi, Tongdé et Young Gui Midé.  Elles fournirent une armée de 2 860 000 hommes et tinrent garnison aux frontières du pays. Le régiment de chaque région possédait son étendard militaire. L'étendard du régiment de la région de Yeurou Teu comportait deux lions des neiges face à face. Sur celui de la région d’U Rou Teu s'élevait une flamme blanche sur fond rouge.  Le régiment de Yérou Mé a pour étendard un lion des neiges debout bondissant vers le ciel. Cette tradition s'est perpétuée jusqu'au début du 20e siècle.

Le XIIIe Dalaï Lama créa l'actuel drapeau s'inspirant de ces anciens étendards. Il en fit l'emblème officiel devant être adopté par tous les régiments de l'armée tibétaine. Les différentes couleurs de ce drapeau sont représentatives des multiples aspects du Tibet : géographie, cultures et traditions, organisation politique du gouvernement, etc.

  1. La montagne enneigée au centre symbolise la terre du Tibet, bien connue comme étant entourée de monts neigeux.
  2. Les rayons rouges représentent les six tribus à l'origine du Tibet : Sé, Mou, Dhong, Tong, Drou et Ré.
  3. L'alternance des rayons rouges et des rayons bleus foncés du ciel, symbolisent l'activité bénéfique continue des dieux et déités protectrices, l'une rouge, l'autre noire, qui ont depuis des temps très anciens sauvegardé l'autorité religieuse et politique du pays.
  4. Les rayons émanant du soleil qui se lève au-dessus de la montagne enneigée représentent ce dont jouit le peuple tibétain : la liberté,  la prospérité, le  bonheur matériel et spirituel.
  5. Les deux lions des neiges évoquent l’accomplissement de l'action d'un gouvernement à la fois religieux et laïque.
  6. Le joyau à trois couleurs suggère la vénération du peuple tibétain envers les Trois Joyaux : le Bouddha, son Enseignement et la communauté (Sangha).
  7. Les lions des neiges tiennent le disque représentant le joyau de la joie, qui est de deux couleurs, en tourbillon, et cela fait référence à l'éthique observée selon les grandes traditions et principalement les 10 actions vertueuses et les 16 codes moraux.
  8. La bordure jaune nous fait entrevoir la floraison et le développement des enseignements du Bouddha en un temps et un espace illimités.

NB : Aujourd’hui au Tibet, hisser ce drapeau est considéré par les autorités chinoises comme un acte “séparatiste ” portant atteinte à la “ sécurité de l’état ”. De ce fait, cela reste puni d’une peine très sévère ! C’est pourquoi l’acquisition d’un drapeau tibétain dans notre monde libre, constitue un acte hautement symbolique et représente votre soutien indéfectible au combat non violent que mène le peuple tibétain depuis 1950, face aux répressions des autorités chinoises.